L'Histoire de l'espadrille

2000 an d'histoire ?

Le premier texte que l'on trouve sur une chaussure correspondant à l'Espadrille remonterait à l'écrivain latin Pline Le Jeune en l'an 100. Il note le fait que les troupes d'Hannibal (247-183 av J.C.) portaient des chaussures très anciennes, attribuées aux habitants du sud de la Gaule et aux bergers des montagnes ibériques. La semelle était constituée de petits joncs ou de genets tressés et enroulés.

Durant plusieurs siècles L'Espadrille fut le seul élément chaussant du paysan basque ; chacun la confectionne selon ses nécessités. Plus tard dans chaque village s'installe un artisan Sandalier. Les matériaux utilisés à l'époque sont ceux trouvés sur place. Le lin pour tisser le dessus, le chanvre, l'alfa et le sparte tressés pour la semelle d'où le nom d'"Espartina" : L'Espadrille Basque.

Les besoins de l'homme sont simples et authentiques, le produit et sa confection sont à son image : "JUSTE L'ESSENTIEL"

Tous les outils et machines sont fabriqués à partir des matériaux trouvés sur place, essentiellement le bois poli par la main de l'homme et l'incessant frottement des cordes et des tresses. Moulage de la semelle d'hier et d'aujourd'hui encore et toujours le même geste.

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Les années 1900 "Les Temps modernes"

À partir de 1880, la fabrication de l'Espadrille basque va connaître une période de grande prospérité. Les colonies assurent l'approvisionnement en matières premières : coton, jute, caoutchouc. Mauléon fut l'une des premières villes électrifiées de France ; certains fabricants construisent des usines hydroélectriques sur le gave. Dans les années 1900 Chercebro emploie jusqu'à 1000 personnes. La demande est importante dans les mines du Nord de la France, chaque mineur reçoit une paire d'Espadrilles par semaine. Afin d'assurer la fabrication sans cesse croissante, il est fait appel à la main-d'oeuvre venant d'Espagne. Dès 1831, on note la présence de jeunes Aragonais et Navarrais.

"AINHERAK" : les hirondelles,Ouvrier c'est le nom que l'on donne à tous ces jeunes gens qui passent chaque saison la frontière à pieds et traversent les Pyrénées pour travailler et gagner l'argent nécessaire à leur trousseau. En 1911, on en compte plusieurs centaines ; chacune d'elle porte pour tout bagage un minuscule baluchon enveloppé dans un mouchoir. Les journées de travail sont longues (de 14 à 15 heures), l'hébergement se fait dans de vétustes maisons qui abritent jusqu'à 20 personnes dans les quartiers de Licharre, la Haute Ville et la Ville en bois. L'ambiance est fraternelle et toute occasion est prétexte à chanter et s'amuser.

Nous avons gardé de forts liens avec nos voisins côté Espagnol qui continuent notamment de fabriquer une partie des semelles que nous utilisons.

Aujourd'hui

De nos jours l'espadrille est de nouveau super tendance; hier encore portée par Savador Dali et par Picasso (avec le modèle "tuillere" vendu ici), maintenant on se les arrache en France et outre atlantique dans les milieux de la mode, du cinema avec une multitude de stars qui se sont appropriées la sandale à semelle de corde.

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